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De la Fibre au Tissu

Posté par: Hélène Salaun Dans: Mode responsable Sur: jeudi, avril 28 2022 Commentaire: 0 Frappé: 433

Pour 1 tonne de textile produite, ce sont en moyenne 200 tonnes d’eau qui sont polluées.

Le textile est l’une des industries les plus polluantes au monde. Que ce soit en matière d’émission de gaz, d’usage de matières toxiques, d’utilisation d’eau… Ceci concerne bien évidemment la production des fibres naturelles avec l’utilisation de pesticides, mais aussi celle des matières synthétiques ou artificielles, ainsi que toutes les transformations chimiques appliquées aux tissus (teinture & apprêts).

Pour 1 tonne de textile produite, ce sont en moyenne 200 tonnes d’eau qui sont polluées.

Les Fibres Naturelles

Mis à part les filières labellisées, qu’elles soient végétales ou animales, ces fibres n’ont de naturel que le nom, tant leur production est contrôlée par l’homme. En effet, pour en produire en masse il faut d’énormes quantités d’eau, d’irrigations, des pesticides et parfois choisir des variétés OGM afin que les plantations soient résistantes et aient un bon rendement. C’est en tout cas le cas du coton, largement utilisé aujourd’hui dans l’industrie, tant pour l’habillement que pour le linge de maison, les chaussures etc… Vous pouvez lire l’article dédié au sujet de la production du coton juste ici.

Les fibres Artificielles

Souvent, il y a une confusion entre fibres naturelles et artificielles. Elles sont, en effet, fabriquées à base d’éléments naturels (souvent de la cellulose végétale) mais qui sont transformées par un procédé chimique très polluant et gourmand en eau. C’est donc la double peine pour la planète... Heureusement, il existe aujourd’hui des fibres artificielles alternatives tel que le Modal ou le Tencel ayant un procédé de fabrication bien moins polluant, mais la filière de la viscose reste majoritaire et est un désastre pour l’homme et l’environnement. Pour en savoir plus, vous pouvez lire ici l’article où j’y explique le procédé de fabrication.

Les Fibres Synthétiques

Pour ce dernier type de fibre, le procédé est encore différent car on fait appel à la pétrochimie et cela est en théorie moins gourmand en eau. Pour fabriquer un fil de polyester, de nylon ou d’acrylique par exemple, on part du pétrole et par transformation de celui-ci en polymères, on obtient des fibres plus intéressantes les unes que les autres. Elles sont omniprésentes au quotidien, dotées des propriétés bien utiles : infroissable, élastiques, douceur, brillance, isolant, imperméable…

Ces fibres ont révolutionné l’industrie textile et le marché de l’habillement lors de leur apparition. Permettant de remplacer beaucoup de fibres naturelles bien plus onéreuses, elles ont longtemps été prisées pour leur prix très abordable. Résultat : elles sont aujourd'hui majoritaires sur le marché. C’est la planète qui paye aujourd’hui plein tarif. Même si elles utilisent et polluent moins d’eau lors de leur fabrication par rapport aux deux catégories de fibres citées précédemment, c'est par la suite que cela se complique. En effet, elles contribuent massivement à la pollution des océans par les microplastiques, rejetées tout au cours de la vie...